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mercredi 29 août 2018

Chapitre 2 :



l’écosystème et techniques de culture d’arganier


Ce chapitre est consacré à l’écosystème et les techniques utilisées pour à la culture   de l’arganier à savoir, semis, bouturage, greffage et marcottage.

L’arganier est une espèce, dont l’aire de répartition rassemble à la fois les bioclimats semi-aride, (dont les précipitations moyennes annuelles sont comprises entre 290 et 400 mm et la température moyenne annuelle la plus basse souvent supérieure à 7°C), et aride (qui occupe les deux tiers de l’arganeraie avec une précipitation moyenne comprise entre 150 mm et 300 mm et la température moyenne du mois le plus froid entre 3°C et 7°C). L’arganier résiste aux températures élevées et s’adaptes aux périodes de sécheresse prolongées, grâce a sa faculté de défoliation (PELTIER, 1982). La limite de l’arganier En altitude est due au froid .L’humidité de l’air est le paramètre clé de l’écologie de l’arganier, due aux fréquentes rosée matinale, ou aux brumes et brouillards pouvant se maintenir pendant presque tout la journée, en limitant   l’élévation de la température. Cette océanité semble réguler la répartition de l’arganier au sud du Maroc (NOUAIM et al, 1990).
Pour ce qui est des sols de la région, l'arganier se rencontre sur des substrats et des sols variés, Les principaux types de sols rencontrés sont (Aboulkassim.1995) :
* des sols bruns fertile caractérisés par leur profondeur et leur richesse en matière organique qui le donne une couleur brune bien marquée.
* des sols rouges fertile qui occupent les niveaux alticoles et les moyennes altitudes des plateaux. Développés sur des calcaires durs et compacts, leur texture est de nature argileuse (argile rouge).
* des sols bruns calcaires : ils occupent les zones de basse et moyenne altitude des plateaux calcaires et calcairo-marneux. Ces sols localisés sur les plateaux et les diverses expositions sont caillouteux et peu profonds.
* des sols colluviaux calcaires peu évolués, assez profonds, se placent sur les versants en bas de pentes.
* des lithosols ou sols squelettiques, souvent réduits à la roche mère géologique. Ils occupent les versants de haute altitude. La végétation y est dégradée.
 Par ailleurs Le pH des sols est légèrement basique, il est de 8.27 à 8 ,51 (Faez abdullah esmail.2012).

   II.            La culture de l’Arganier

La régression   de l’arganeraie s’est accélérée avec la croissance démographique, l’expansion des villes et des terrains constructibles. Ce phénomène amplifié aussi par l’exploitation des ressources halieutiques et le développement des sites touristiques de la zone littorale, surtout dans la périphérie d’Agadir. Cette diminution due également à La régénération naturelle de l’arganier qui devient un phénomène quasiment absente dans les conditions actuelles car toutes les noix sont précieusement ramassées pour l’extraction de l’huile. De plus La diminution constante des pluies depuis plusieurs années dans la zone de l’arganeraie et l’effet indirect de l’expansion de l’agriculture irriguée et l’abaissement de la nappe phréatique par le surpompage, qui conduit à la sécheresse dépérissement des arganiers.  
Enfin, le surpâturage qui se caractérisent par l’extension des sols nus, et les modes d’utilisation du sol sont en grande partie à l’origine du vieillissement des peuplements (M’hirit et al, 1998) (figure 3). L’extraction excessive de bois pour le commerce et pour la consommation locale a été considérée depuis longtemps comme un problème majeur dans la région.

Figure 3: Pysage de surpaturage  dans les zones d’arganier

Devant ce problème de l’insuffisant de la régénération naturelle de l’arganier et la régression rapide ; non seulement en termes de superficies mais surtout en densité. En moins d’un demi siècle, la densité moyenne de l’arganeraie est passée de 100 arbres / ha à 30arbres / ha (Abourouh M.2007) ; les gestionnaires de ces forêts ont eu recours depuis plus d’une décennie à la régénération par voie artificielle. A ce sujet, les superficies reboisées annuellement en arganier ont fortement augmenté entre les campagnes 1998/1999 et 2010/2011, progressant de 20 ha à 1501 ha par an (Figure 4).
.Cependant, ces efforts de reboisement sont confrontés aux difficultés de reprise des plants sur le terrain, Les taux de réussite de ces plantations demeurent relativement faibles par rapport aux objectifs.
Cette multiplication végétative ne permet pas seulement de régénérer de l’arganier et limité sa dégradation, mais aussi de produire des plants conformes aux plants mère sur le plan génétique. Permet  de  sélectionner les clones ayant des caractères répondant aux besoins de la sylviculture et de la conduite arboricole, tel que les arbres qui donnent  des  noix qui ont un épaisseur de coque  réduit nécessite  que une faible force de cassage  et caractérisé par un rapport poids d’amandons / poids de noix élevé qui permet d’avoir un rendement élevé. Ces clones se sélection après des analyse moléculaires et par l’utilisation des séquences   microsatellites.

Figure 4 : Évolution de la superficie des travaux de régénération d’arganier.

Légende : 
                DREFLCDSO : Direction Régionale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la        Désertification du sud-ouest/
           DREFLCDHA : Direction Régionale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification du Haut Atlas.

III.            Techniques de culture de l’argan :

Afin de ralentir la dégradation rapide de l’arganier il y a plusieurs techniques de   multiplication végétative (bouturage, marcottage et greffage), cependant chaque technique exige des conditions qu’il faut maîtriser.

La réussite de cette technique est conditionnée par la sélection des bonnes lignées génétiques. En revanche améliorer le pouvoir germinatif des graines, ce dernier diminue avec l’augmentation progressive de leur teneur en huile (Benismail M.C-2002).
 Après le ramassage des fruits chutés, durant le mois de mars, ils sont séchés à l'air libre puis décortiqués. Après le trempage des graines dans de l'eau pendant 48 heures ce que l’on appel la stratification, le semis est effectué   dans des germoirs constitués de plaques alvéolées remplies de tourbe. Les plaques contenant les graines à peine recouvertes de tourbe sont placées dans une chambre de culture à une température de 23°C et à la lumière du jour. L'humidité relative de l'air varie entre 65 et 75% (Benismail 2002).

Figure 5 : Étapes de la technique de semis

Deux semaines après le semis suffisent pour que la racine pivotante apparaisse. On fait donc un étêtage des racines (habillage), le rôle de cette opération d’étêtage est la stimulation de ramification latérale et facilite aussi la transplantation des plantules, pour leur mise en place au champ, (une augmentation de ramification par 74% par rapport à celles laissées intactes).
Après 10 jours suivant l'habillage des racines, les plantules sont retirées de l'alvéole avec leurs petites mottes racinaires et plantées dans des pots en plastique de 20 cm de hauteur et 9 cm de diamètre (Benismail 2002) .Ces pots sont ensuite placés sous abris-tunnel en plastique blanc, transparent. Ces tunnels s'ouvrent à moitié pendant le jour et se referment pendant la nuit. Les plants ont séjourné pendant 30 jours sous les conditions d'acclimatation. Durant les 10 derniers jours, les plants sont placés en plein air. Le substrat utilisé est constitué de terreau d'arganier mélangé avec du sable aux proportions égales. Il est maintenu humide par des arrosages quotidiens. Cette acclimatation est nécessaire car les plantules obtenues sont encore très fragiles donc sont pas encore prêt à se déplacer dans des conditions naturelles.
La transplantation en plein champ, effectuée 65 jours après le semis, la longueur des plants peut atteindre 10 à 14 cm avec un nombre de feuilles allant de 20 à 28.
 Les distances de plantation sont de 3 mètres entre plants et 4 mètres entre lignes, soit une densité de 833 arbres par hectare. Un premier arrosage à la cuvette est effectué juste après plantation ; puis, il est répété une fois par 15 jours durant les 6 mois suivants après lesquels l'apport d'eau est suspendu. La capacité de reprise végétative, évaluée après 15 mois de culture, est très satisfaisante ; elle peut atteindre 98 % (Benismail 2002).

Le bouturage est une technique qui consiste à prélever une partie de plante (tige, feuille, racine) et de la mettre dans des conditions particulières pour qu'elle produise des racines et reconstituer ensuite un plant avec une conformité génétique avec le pied-mère.

Figure 6 : Boutures enracinées de jeunes plants d’arganier

La réussite de la multiplication de l’arganier par bouturage à un niveau reproductible et rentable, nécessite une maitrise des conditions intrinsèques et extrinsèques du processus car c’est une espèce difficile à s'enraciner et se caractérise par une grande variabilité génétique. Tout d’abord les boutures sont obtenues à partir de rameaux semi lignifiés avec au moins un bourgeon et une longueur comprise entre 8 et 12 cm ces boutures aptes à produire des racines. sont placés en suite dans des conditions d'hygrométrie et de température élevées (humidité supérieure à 70 % et température aux alentours de 30 °C (Harrouni 2002)). Les conditions d'humidité relative élevée sont nécessaires pour maintenir les boutures vivantes jusqu'à l'émission des racines. En effet, l'enracinement ne commence qu'à partir de 45 jours même chez les rejets les plus aptes à la rhizogénèse (Harrouni 2002). Ce problème de dessèchement des boutures peut être résolu par l’utilisation d’un substrat composé de terreau d’arganier, du sable de rivière et de la tourbe à parts égales.
Pou obtenir un taux élevé de réussite d’enracinement, on utilise des concentrations optimales de hormone acide indol-butyrique (AIB) qu’il a un effet promoteur sur la rhizogénèse chez l'arganier (Harrouni 2002).
Même si le bouturage est une technique relativement facile à appliquer, mais il pose un problème qui concerne la variabilité du taux d'enracinement selon les individus, il est nécessaire de procéder à des essais préliminaires afin de déterminer les conditions optimales pour l'enracinement des boutures.


Le greffage est un processus qui consiste à associer deux fragments de végétaux : un porte greffe qui caractérisé par son système racinaire avec éventuellement une partie de sa tige, fournit l’alimentation nécessaire à la croissance du nouveau plant, et un greffon qui apportera les caractères génétiques du végétal à multiplier. L'opération doit aboutir à la connexion des systèmes vasculaires (xylème et phloème) des deux symbiotes (porte greffe et greffon). ET la soudure de ces deux éléments mis en contact qui se fait par prolifération de leurs cambiums. 
Pour l’arganier les types de greffage les plus utilisés sont greffe en fente apicale simple et la greffe par perforation apicale ou perforation latérale sont les plus faciles et donnent les meilleurs résultats.

Figure 7 : Greffage chez l’arganier.

 Pour la réussite de greffage chez l’arganier il faut maitriser des conditions écologiques et pour ce but cette technique passe par quatre étapes :
Préparation de matériel végétatif : Avant même de réaliser la coupe, il faut faire une hydratation des plants est car elle aide à la montée d'eau et permet d'éviter les échecs du greffage. Les greffons sont aussi maintenus hydratés (en sachet plastique ou dans l'eau) et l'ambiance de greffage doit être humide, fraîche et sans courant d'air. On préconise d'apporter une fertilisation azotée de 2 g/l d'ammonitrate plus une pulvérisation d'engrais riche en oligo-éléments plus calcium. A fin de favoriser la croissance des cellules, et activer la soudure, et prévenir tout affaiblissement causé par le choc de l'opération et aussi pour lutter contre la pourriture du greffon durant la phase de greffage.
Réalisation de la coupe : beaucoup de résultats différences sont basées sur Cette pratique. La coupe doit être rafraîchie à tous les coups à l'aide d'une lame tranchante. Les symbiotes (greffons et porte greffes) ne doivent en aucun cas être joints sans s'assurer que leurs tissus sont encore gorgés d'eau. Souvent, si on ne fait pas attention, les greffons sont recoupés sur des tiges non hydratés et les cellules de la greffe se subérisent sans faire de contact ni d'union. Il est préférable de greffer tôt le matin, la nuit ou dans un frigo à une température de 8 à 15 °C (Mokhtari 2002).
 Formation du 'pont' de greffage : durant ce stade là il y de soudure de la greffe et d'union des vaisseaux vasculaires. Pour accomplir ce stade, les plants ont été laissés dans une chambre vitrée avec chauffage de fond. La température est maintenue entre 27°C et 32°C et l'humidité saturante entre 95 à 100% à l'intérieur de l'enceinte. L'intensité lumineuse est maintenue entre 800 et 1000 lux. On évite l'apport d'eau durant cette période (c'est pour cela qu'une humidification copieuse du substrat est faite avant de procéder au greffage). La lutte contre la pourriture est réalisée   tous les deux à trois jours à l'aide d'un traitement par un produit anti-cryptogamique (Mokhtari 2002).
Acclimatation c’est la phase de l'union de la greffe à la sortie aux conditions d'extérieur. Cette phase est délicate, longue et progressive. Toute action hâtive résulte en la mort des greffons. Cette phase ne commence qu'après l'union définitive des tissus, en général trois semaines après le greffage. Durant laquelle on revient à la température ambiante et on réduit l'humidité ambiante en 2 ou 3 étapes (tous les 3 à 4 jours). En dernier lieu, les plants sont maintenus en chambre climatisée pour une semaine environ, avant de les mettre à l'extérieur, sous une ombrière pour l'acclimatation durant un mois environ, avant leur transplantation définitive en plein champ.

 Le marcottage est une méthode de multiplication des végétaux par la rhizogenèse sur une partie aérienne d’une plante mère.
Chez l’arganier, le marcottage est difficile a réussir mais il n’est pas impossible, et donne de bons résultats quand les arbres sont irrigués et jeunes et les marcottes sont protégées contre les risques climatiques et entretenus par des apports d’eau pour le substrat des marcottes. Plusieurs paramètres ont des effets sur la réussite de cette technique chez l’arganier telle que l’âge et de la technicité et la plus part des marcottes se dessèchent rapidement si il n’y a pas une bonne métrisation des conditions sur tout les marcottes avec incision totale. Il faut aussi étudier l’effet génétique de l’arbre dits potentiels pour arriver à déterminer des ‘clones’ faciles à reproduire végétativement par marcottage. Il ya aussi l’effet de la saison sur la réussite de marcottage. Le grand travail qui reste à faire est celui de l’acclimatation après transplantation des marcottes en conteneur et leur élevage en pépinière car, même si on réussi l’enracinement, on peur avoir des surprise lors de l’acclimatation juste après la coupe des marcottes.


Figure 8 : marcottage chez l’arganier.

  

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