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mardi 24 avril 2018

Le cytosquelette cellulaire : première partie



Le cytosquelette



Prérequis:

§  Savoir que les cellules des animaux pluricellulaires sont organisées en ensembles
Coopératifs appelés tissus, qui s'associent à leur tour selon diverse combinaison en unités fonctionnelles de plus grandes dimensions : les organes.
§  Connaître les nucléotides ATP et GTP et savoir que leur hydrolyse (formant ADP ou GDP et Pi) est la cause de changements dans la conformation (et donc le comportement) des protéines.
§  Avoir une bonne connaissance des molécules d'adhérence et de leur rôle clé dans l'interaction cellule-cellule et cellule-matrice extracellulaire.

Objectifs:

§  Connaître les protéines composant le cytosquelette et leur mode d'assemblage en
Filaments ou en tubes.
§  Etablir le rapport entre le phénomène de polymérisation/dépolymérisation et le dynamisme des filaments d'actine et des microtubules.
§   Connaître les protéines motrices et leur interaction avec l'actine et la tubuline.
§  Pouvoir donner des exemples précis de fonctions cellulaires nécessitant l'intervention
directe du cytosquelette.


Définition :

Le cytosquelette forme un réseau complexe de filaments et tubules qui s'étend dans tout le
cytoplasme. Contrairement au squelette osseux qui est rigide, le cytosquelette est une
structure très dynamique qui se réorganise continuellement au cours des différents
évènements cellulaires (migration, division, etc.)
Dans ce chapitre  nous nous focaliserons sur la structure du cytosquelette (filaments d'actine,
filaments intermédiaires et microtubules) et nous lierons ces structures a de nombreuses
fonctions qui concernent la défense contre les agressions mécaniques, la forme de la cellule et
les divers mouvements cellulaires et intracellulaires. Tous les éléments du cytosquelette sont
des structures protéiques allongées résultant de la polymérisation d'éléments monomériques.
Nous insisterons également sur l'interaction importante entre le cytosquelette et les molécules d'adhérence.


Trois types principaux de structures protéiques constituent le cytosquelette :
1. les filaments d'actine (microfilaments 5-9 nm)
2. les filaments dits intermédiaires
3. les microtubules.


L'actine

c'est la protéine la plus abondante (5 au moins de la masse protéique totale) dans de nombreuses cellules animales.
 Les filaments d'actine forment des structures dynamiques rendues plus au moins stables par des protéines associées. Par exemple les formes stabilisées se rencontrent dans les microvillosités et les cellules musculaires.
L'actine, codée par six gènes au moins, est une protéine liée à l'ATP, ayant un pôle plus et un pôle moins, et d'un poids moléculaire d'environ 43 kDa (figure 1 ci-dessous).
On distingue trois classes :

1.      α-actine que l'on trouve dans les cellules musculaires (aussi bien striées que lisses),
2.      β -actine (quatre formes)
3.      γ -actine.

Ces deux dernières classes se trouvent dans les cellules non musculaires. La diversité
moléculaire entre les six types d'actine est très faible puisqu'on relève plus de 90 d'identité
dans leur séquence d'acides aminés. La partie variable concerne les 30 acides aminés du coté
amino-terminal (sur un total de 375 résidus).
Des protéines dites de liaison qui, comme on le verra ci-dessous, jouent un rôle important dans la polymérisation et la stabilisation des filaments d'actine, peuvent aussi permettre de
coupler les filaments entre eux et d'engendrer le mouvement.



L'actine et les protéines de liaison à l'actine


La polymérisation de l'actine


L'actine se polymérise (en présence d'ATP) en une hélice serrée de 5-9 nm de diamètre
formant un filament flexible et polaire. Lorsque l'on solubilise l'actine en présence de KCl,
ATP, et d'un catalyseur tel que le complexe ARP2/3 qui permet de fixer les premiers
monomères (amorce), elle forme spontanément des polymères (filament d'actine ou actine-F).
La croissance du filament est très rapide (1000 actines/s) au pôle plus et très lente, voire
absente, au pôle moins. Après la polymérisation, une hydrolyse aléatoire de l'ATP a lieu, le
phosphate (Pi) est libéré et l'ADP qui en résulte reste piégé dans le polymère. Les molécules
d'actine liées à l'ADP ont tendance à se détacher du polymère aux extrémités des filaments.
Les monomères d'actine ainsi libérés doivent être rechargés en ATP avant de rejoindre le
filament

La polymérisation de l'actine



In vivo, la polymérisation de l'actine est contrôlée par de nombreuses protéines, comme la
Profiline, le complexe ARP2/3, CapZ et la gelsoline (figure 2 ci-dessus).

La profiline (15 kDa) : se fixe à l'actine monomérique liant alors l'ATP et aidant à la réintégration de l'actine dans le polymère.

 Le complexe protéique ARP2/3 (Actin Related Proteins 2 et 3, de 42 et 47 kDa respectivement) est impliqué dans l'initiation de la polymérisation. Le complexe se fixe côté moins de l'actine et sa présence favorise la formation d'une amorce constituée de trois monomères liés entre eux (site de nucléation pour la formation de longs polymères). L'ARP2/3 joue donc un rôle important dans la désignation des sites où l'actine doit se
polymériser.
les protéines de coiffage (capping) : protégés Les pôles plus et moins des filaments  Ces protéines empêchent l'actine, dans son état ADP, de quitter le polymère mais empêchent aussi sa polymérisation dans son état ATP.

 CapZ : constituée d'un dimère de deux sous-unités (alpha, 34 kDa, et beta, 30 kDa), se fixe au pôle plus, évitant ainsi la croissance rapide.

La tropomoduline (40 kDa) se fixe au pôle moins, évitant ainsi la croissance lente.

CapZ et tropomoduline : jouent un rôle important dans la stabilisation des polymères d'actine- dans les muscles striés (en créant un polymère peu dynamique).

Dislocation du filament d'actine par la gelsoline
la gelsoline (82 kDa) : en présence d'une concentration élevée de cytosolique, se fixe au polymère d'actine et crée une coupure engendrant la dislocation du filament d'actine. La gelsoline reste fixée à l'extrémité plus, évitant ainsi la repolymérisation rapide.



 NB :Phalloïdine

la toxine phalloïdine En se fixant aux filaments d'actine, provenant du champignon
Amanita phalloïdes, s'oppose à leur dépolymérisation, causant ainsi leur accumulation et donc le dysfonctionnement des cellules. L'effet toxique est essentiellement dû aux atteintes rénales et hépatiques.

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